Le premier week-end de juin 2022 marquait le grand retour de la compétition moto sur le toboggan des Ardennes. Une reprise rendue possible par des investissements colossaux destinés à moderniser les infrastructures vieillissantes de cet endroit chargé d’histoire.
Quelle fin de course ! Après 24 heures de ronde infernale, le podium s’est décidé dans les ultimes hectomètres sous une pluie battante. Si la BMW n°37 du team officiel l’a finalement emporté, c’est la bataille pour la troisième place qui a fait l’objet de tous les regards. Xavier Siméon, le régional de l’étape, est passé tout près de monter sur la plus petite marche. C’était sans compter sur la détermination de l’Anglais Gino Rea qui a pris le dessus à 5 minutes du drapeau à damier. Mais ce spectacle n’aurait pas pu se dérouler sans aménagements.
Les dernières 24 heures moto à Francorchamps ont eu lieu en 2003. Depuis, le circuit avait perdu l’homologation FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme) et n’accueillait plus de compétition internationale. Il aura fallu 25 millions d’euros et un hiver pour terminer la première phase des travaux.
Les changements sautent aux yeux. Ils portent pour la plupart sur la sécurité des pilotes. Le tracé était devenu très dangereux à un endroit en particulier : le Raidillon. Connu dans le monde entier pour sa technicité, les plus grands y ont laissé quelques plumes, voire plus. Récemment, on a déploré une série d’accidents spectaculaires sinon dramatiques, Anthoine Hubert perdant la vie en 2019. En cause : le mur de pneus au bord du talus faisait rebondir les bolides directement sur la piste, créant de lourds carambolages. Repoussé aujourd’hui d’une quinzaine de mètres, il offre plus d’espace en cas de sortie de route. Aussi, pour le retour des motos, les bacs à graviers parsèment à nouveau les abords de plusieurs virages.
La direction assure ne pas avoir touché au tracé du plus beau circuit du monde. Néanmoins, une variante de la piste au niveau du “Speaker’s Corner“ vient d’être asphaltée afin d’accueillir les courses de moto en toute sécurité.
Et les spectateurs ne sont pas en reste. En témoigne l’énorme amas de terre en face des stands 24 heures. Il accueillera dès l’an prochain deux nouvelles tribunes. Elles remplaceront de vieux gradins et une tribune couverte vétustes démolis en novembre passé. Cela ne s’est pas fait sans prendre une part d’authenticité de ce circuit “à l’ancienne“ comparé à Miami ou Abu Dhabi.
Fini le mythique chalet de l’EBRT (East Belgian Racing Team) tout près duquel se rejoignaient chaque weekend depuis 1985 les passionnés de sports moteurs. Remplacé par une tribune de 4600 places digne des plus grands stades de football. Elle se voit dotée d’un accès PMR, manquant à Francorchamps avant l’amorce des travaux. En outre, elle comprend les installations que l’EBRT utilisait dans le chalet mentionné plus haut (buvette, loges VIP, …).
Ces modifications permettent à l’hôte du Grand Prix de Belgique de bénéficier de la double homologation FIM/FIA (Fédération Internationale de l’Automobile). Pourvu que la nouvelle politique économique de la Formule 1 ne vienne pas le rayer de son calendrier. Wait and see.
