L'arche sans Noé


Dans Culture
Anaëlle Colin

Niché dans les Hautes Fagnes belges, le monastère Saint-Remacle de Wavreumont accueille un évènement spécial. L’A.S.B.L. Arche d’Aywaille y pose ses valises, deux années après leur dernière édition, pour une journée communautaire. Cette association accueillant des adultes en situation de handicap nous ouvre ses portes. Zoom sur ce jour riche en humanisme, solidarité et fraternité.

Le sourire aux lèvres, résidents en situation de handicap, éducateurs et volontaires, patientent dans une salle du monastère. Dans une bulle d’excitation, ces derniers se questionnent. Que s’apprêtent-ils à faire ? Quels seront les repas ? La journée se déroulera-t-elle comme dans leurs souvenirs ? Marc, le directeur de la communauté de l’Arche d’Aywaille s’exclame  : «  Pour la première fois depuis le début de la pandémie du Covid-19, nous sommes réunis dans ce lieu que nombreux connaissent. » Après un discours d’introduction, il annonce le programme du jour.

Une matinée créative

Par groupe, les résidents s’adonnent à différentes activités créatives, aidés par les éducateurs présents. Les uns produisent une guirlande de fanions lorsque les autres composent un jardin japonais. Certains fabriquent de charmants bateaux et d’autres d’originales statuettes à leurs effigies. Marc explique que « les activités proposées ont pour but de finaliser un travail de trois ans, effectué dans les différentes communautés, au niveau mondial. » Celui-ci tente de rassembler ce qui, selon les membres de cette grande famille, constitue l’identité de l’Arche.  À travers l’art, les résidents en situation de handicap ont révélé  la part d’importance que constitue la fête, l’acceptation de la différence, et le vivre ensemble dans leur vie.

DSC 0358De gauche à droite : Rémi, Eléonore, Elise, Olivia et Camille

Balade en carrosse

Le ventre plein, la troupe se met alors en route pour une balade champêtre, sous le soleil. Tous n’ayant pas la mobilité adéquate à ce type d’exercice, les fauteuils roulants sont de sortie. Bras dessus, bras dessous, éducateurs et résidents flânent au sein de la nature et profitent des paysages qu’offre la région. Un mécanisme d’entraide s’installe, permettant aux plus tenaces d’aider les personnes victimes de difficultés motrices. Une course divertissante s’improvise entre Arnaud et Paul, accompagnés de Marie-Adrienne et Elise, installées confortablement dans leur carrosse à quatre roues.

DSC 0369De gauche à droite : Marie-Adrienne, Paul, Elise, Arnaud et Camille

Instant de communion

L’heure est venue d’assister à un moment de réflexion. Marc, le directeur, donne la parole à Albert, l’aumônier de la communauté d’Aywaille. À travers une brève messe, ce  dernier revient sur les évènements de la matinée. Dans une atmosphère apaisante, il invite chacun à commenter son œuvre et à partager son ressenti quant à la journée passée. La spiritualité occupe une place importante au sein de l’Arche tout comme dans la vie des pensionnaires. Ce moment de communion et de partage clôture une journée particulière, rythmée par différentes valeurs telles que   l’entraide et l’acceptation de la différence. L’Arche d’Aywaille ne serait-elle pas la nouvelle Arche de Noé ?

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