Pupa : entre mines et bombes de couleur


Dans Culture

Photo : Pupa

Après vous avoir présenté quatre créateurs de la cité ardente en vidéo, Créa’Liège vous dresse le portrait d’une wall designer. Pupa Biasucci dégaine ses posca pour colorer les murs aux couleurs de la faune et de la flore. Mais elle ne s’arrête pas qu’aux enseignes liégeoises et imprimera peut-être bientôt sa patte dans votre maison, avec sa marque de papier peint « Les béguins ».

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« Je déteste le crayon, donc on y va directement au marqueur et à la bombe pour les ajouts ». Aucun raté possible pour l’artiste. Pupa Biasucci aime la spontanéité dans sa personnalité, mais aussi dans ses œuvres. « Ça surprend souvent les clients. J’essaie de rester la plus fidèle possible au projet bien sûr, mais c’est un travail avec le mur. J’ai récemment travailler sur un mur de briques. C’était encore plus fou, parce qu’on ne peut pas en calculer les dimensions exactes et les dénivelés. À ce moment-là, il y a un brin de magie et il faut laisser parler le trait. Si j’imaginais la plante en 1m et qu’elle fait finalement 1,20m, ce n’est pas très grave. »

Du wall art suédois, houblonné, torréfié ou immergé

Avant de commencer à crayonner chez les particuliers, la dessinatrice collaborait surtout avec des entreprises : des surfaces commerciales comme Ikea, des hôtels tels que le Van der Valk Sélys Liège, la brasserie Peak Beer, les deux coffee bars Darius ou encore le LièGin Jungle. Plus insolite : la customisation de carrosserie. L’artiste a déjà transformé une Renault 4L, pour le rallye 4L Trophy, ainsi qu’une Lexus, et compte bien continuer d’apprivoiser les quatre roues.

Au-delà des murs et des voitures, Pupa charme aussi les êtres, surtout féminins. La plupart de ses projets sont commandés par des clientes, souvent âgées de 30 à 45 ans. Mais la moyenne d’âge tend à descendre depuis le lancement de sa marque de revêtement intérieur Les Béguins : « Vu qu’on propose des choses plus accessibles au niveau du prix comme du papier peint, on touche parfois des gens de 25 ans. » Depuis quinze mois, elle accumule les chantiers dans des maisons ou des gîtes. Elle a même récemment osé se mouiller, au sens propre du terme, puisqu’elle a apposé sa signature sur les parois de deux piscines. Ce projet lui a particulièrement tenu à cœur : « L’une d’elle était pour le Mont Légia, pour un centre de revalidation pour les personnes atteintes d’un cancer ou en rémission. Les hôpitaux ne sont pas les endroits les plus accueillants et pouvoir donner de la joie, du peps avec la peinture, ça m’a beaucoup plu ».

Emmener l’art toujours plus haut

Impossible pour l’artiste de favoriser une réalisation plus qu’une autre : « Je n’accepte jamais un boulot que je n’apprécie pas et qui ne me correspond pas. Donc tous les bébés que je fais, je les aime énormément. Mais j’ai quand même toujours tendance à dire le dernier, car c’est le plus frais et celui dont je me souviens le plus ». Au-delà de la croissance de sa marque, Pupa Biasucci voudrait s’envoyer en l’air à l’aide de ses marqueurs. « J’aimerais peindre une grande façade, parce que je n’ai jamais eu l’occasion de dépasser les 5, 6 mètres de haut. » Pour le reste, elle se donne carte blanche : « Plus les choses sont grandes et plus ça me plaît. Si on me donnait un avion à peindre demain, je foncerais ».

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