À la Cité Miroir, lumière sur les exilés


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Ariane Kandilaptis

Photos : Ariane Kandilaptis

De mars à mai, la Cité Miroir accueille une série d’activités et d’expositions rassemblées autour de la programmation : « Exilés. Des résistants de la Retirada à aujourd'hui ». L'événement permet de revenir sur une histoire parfois oubliée. 

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La Cité Miroir accueille dans sa piscine trois expositions simultanément, qui se révèlent toutes liées. Leur point commun ? La Retirada (« la retraite »). Cet épisode historique peu connu tire son origine dans la fuite des Républicains espagnols, suite au coup d'État qui mena au régime franquiste. Beaucoup d’entre eux ont choisi l’exil et ont rejoint la France par les Pyrénées. 

Trois expositions au programme

Au sein du bâtiment se côtoient trois expositions.

La première est « Le sang n’est pas eau », signée Pierre Gonnord.  Ce photographe dépend du ministère de la mémoire démocratique d’Espagne. 

DSC01693« Le sang n’est pas eau », Pierre Gonnord

La Cité Miroir accueille également dans son programme les « Chemins de l’exil » de l’association « Le 24 août 1944 ». Il s’agit d’une exposition photo de Philippe Gaussot. Elle retrace le parcours des enfants basques et catalans qui ont été envoyés en France dès 1937. Ensuite, son cheminement détaille l’itinéraire périlleux de l'exil de 1939, et documente l’accueil de tous ces réfugiés en France. 

DSC01703 « Chemins de l’exil », Philippe Gaussot

Enfin, l'exposition intitulée « ¡NO PASARÁN! », pensée par les Territoires de la Mémoire, offre une vue d’ensemble sur l’histoire de l’Espagne à partir de 1923. Elle égrène des contextualisations politiques et historiques.

Des collections très diversifiées 

Ce programme est coordonné par les Territoires de la Mémoire, mais l'ASBL a coopéré avec de nombreuses instances : « C’est un programme avec beaucoup de partenariats. Le but était de mettre à chaque fois un complément par mois aux deux expositions qui sont au-dessus. Et depuis le 3 mai, c’est l’exposition “¡NO PASARÁN!” qui s’est installée à la Cité Miroir », retrace Julie Mignolet, déléguée aux projers des Territoires de la Mémoire. Cette exposition itinérante est exploitée par les Territoires de la Mémoire depuis 2013. Elle a parcouru différents lieux : écoles, espaces culturels, etc. 

Pour ce mois de mai, elle sera associée aux deux expositions principales : « Le sang n’est pas eau » et « Chemins de l’exil ». Beaucoup d’institutions participent à ce programme : « On est en partenariat depuis plusieurs années avec l’association “Le 24 août 1944” », poursuit Julie Mingolet. « C’est en grande partie grâce à eux qu’on a l’exposition “¡NO PASARÁN!”, qui a été un des premiers travaux sur la thématique de l’Espagne qu’on a réalisés aux Territoires de la Mémoire. Eux avaient l’exposition “Chemins de l’exil”, qui a été montée en 2019 à Madrid avec “Le sang n’est pas eau”. Ils nous ont proposé les deux. De là, beaucoup d’associations se sont greffées au sujet. On est soutenu par le ministère de la mémoire démocratique espagnole ou encore par l’ambassade d’Espagne ».

DSC01706 « ¡NO PASARÁN! »

Une histoire espagnole à ne pas oublier

Cette partie de l’histoire espagnole semble parfois méconnue. Les Territoires de la Mémoire ont en conséquence décidé de l’aborder « Le fil commun de ces expositions et ces activités est la thématique de l’exil, celle de la résistance et celle de la mémoire. ». Ce programme permet également de ramener des thèmes, comme l’exil, à des questions actuelles. Julie Mignolet établit un parallèle : « Le lien avec aujourd’hui se joue sur deux niveaux. C’est une histoire qui est très peu connue car il y a eu tout un contexte où le franquisme s’est imposé pendant longtemps. Au niveau de la mémoire républicaine, beaucoup d'éléments ont été passés sous silence ou très peu reconnus. Notre premier but est de faire reconnaître ces évènements-là. Ensuite, il y a le fait que regarder ces photos aujourd’hui permet de voir et parler de l’exil avec des évènements sur lesquels on a du recul mais qui peuvent nous aider à nous poser des questions. On peut se dire : comment se passe l’exil aujourd’hui ? A-t-on toujours les mêmes problèmes ? »

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