La peste a marqué une étape capitale dans l’histoire de Liège comme dans celle de l’humanité. De l'arrivée de la maladie à sa représentation, en passant par ses remèdes, l’exposition Mortalitas retrace son expansion.
Rat naturalisé prêté par l'Acquarium Museum au Musée Wittert
“Et je regardai, et je vis paraître un cheval de couleur pâle ; et celui qui le montait se nommait la Mort, et l’Enfer le suivait ; et le pouvoir leur fut donné sur la quatrième partie de la terre, pour faire mourir les hommes par l’épée, par la famine, par la mort[alité] et par les bêtes sauvages de la terre”.
Petite histoire de la peste
Fièvre, bubons, plaies gangrenées... La peste arrive dans les cales de navires génois. Elle ravage l’Europe au Moyen-Age et sort tout droit de l’apocalypse biblique. Ensuite, la maladie disparaît soudainement pendant plusieurs siècles. Mais le fléau pulmonaire ressurgit au milieu du XIVe siècle. La mort frappe une nouvelle fois aux portes du vieux continent.
Comment contrer ce fléau ? Mortalitas expose quelques moyens d’époque. La religion occupe une place majeure dans l’Europe médiévale. La population se tourne ainsi d’abord vers elle pour éloigner le malin : la peste. Parfums, encens et autres gemmes protectrices coexistent avec des remèdes végétaux à base de myrrhe, basilic ou encore de pomme de pain. Les actes de piété comptent autant que la médication. La population prie ses saints de les garder de la malédiction. Saint Roch et Saint Sébastien veillent. La Vierge Marie protège. Saignée et flagellation constituent d’autres moyens de purifier le corps de la maladie.
Quelques représentations de la peste
Contracter la peste était le plus souvent synonyme de mort. Cette fatalité a amené une réflexion sur la représentation de la maladie. Squelette, dragon, serpent... La peste s’incarne en allégorie ou en métaphore. Elle renvoie à l’idée de « Triomphe de la mort », détaille le guide de l’exposition. Vanité et danses macabres fleurissent dans l’art. L’image devient le miroir de la peste. Dans quelques centaines d'années, verra-t-on fleurir une exposition sur le Covid 19 ?
Vanité de Jan Saenredan d'après Abraham Bloemaart, Burin 1600
« La peste d'Asdod ou Les Philistins frappés par la peste », d'après Nicolas Poussin