Hugo Rodado, des salles de cours aux salles de sports


Dans En forme À l'unif
Cloes Nathan

Photo : Nathan Cloes

À l'Uliège, 86 étudiants bénéficient du statut de « sportif de haut niveau ». Parmi eux, on ne compte que trois handballeurs. Portrait d'Hugo Rodado, un des rares représentants de cette discipline.

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La vie d'Hugo, 21 ans, oscille entre le sport et les études. Un exercice d'équilibriste. Entre ses cours de kiné, ses stages et les nombreux entrainements, les journées semblent courtes au jeune étudiant. Son parcours a démarré fort. À peine sorti de la petite enfance, il commence le handball à la Jeunesse Jemeppe. En 2017, il quitte son club formateur pour le Handbal Tongeren, l’un des meilleurs clubs du Royaume : « Au départ, c’était pour rejoindre l’équipe cadet, pour terminer mes classes d’âge, mais un jour l’entraîneur m’a proposé de m’exercer avec l’équipe première. C’était fou, car je suis passé d’une équipe jeune à une plus aguerrie, qui jouait la finale du championnat ». Évoluant à l’aile gauche, il fait, aujourd’hui, pleinement partie de cette équipe, qui a d’ailleurs réussi cette saison à se hisser en finale de la Coupe de Belgique : « Je suis déçu par la défaite, mais c’était une super expérience, ma première finale ! Devoir jouer devant autant de personnes et avec un enjeu aussi important, c’était juste incroyable ! ».

En parallèle du handball, Hugo poursuit ses études en kinésithérapie. Il se décrit comme transcendé par le contact humain, et ne se voit aucunement rester dans un bureau tous les jours pendant huit heures. « J’ai besoin d'échanger, ce que permet beaucoup le métier de kiné. De plus, la profession se révèle plutôt physique, et m'est apparue comme une évidence. Aider des personnes représente un vrai plus pour moi ».

Pour concilier son sport et ses études, l’organisation constitue son maître-mot. « Si j’ai un match le samedi, je vais étudier à la bibliothèque avant. J’essaye d’étudier dès que je peux, en fait. Et même pour manger, je dois m’organiser en fonction des cours et des entraînements ». Ses déplacements se chiffrent parfois en une centaine de kilomètres. Son statut d'étudiant sportif à l’Université aide toutefois Hugo à assumer ces deux vies. Il lui permet de pouvoir choisir ses groupes de travaux pratiques, et même parfois d’être excusé pour les cours. Il se souvient d’ailleurs que, lors de sa première année, il ne bénéficiait pas encore de ce privilège : « Je m’étais renseigné trop tard. Et ce statut a révolutionné mon organisation. Si surgit un enjeu de taille en lien avec le handball, je peux revendiquer des aménagements. Par exemple, on part normalement en République Tchèque avec l’équipe cet été, et je pense demandé à être excusé si j’ai une seconde session ».

Les atouts que procure le statut d'étudiant sportif mériteraient encore d'être améliorés, selon Hugo. Par exemple, en théorie, il peut être excusé s’il échoue à un stage à cause des entraînements. Mais, en pratique, les lieux de stages ne sont souvent pas au courant de cette spécificité, voire deviennent réticents à l'accueillir une fois qu'ils l'apprennent.

À Tongres, Hugo précise que ses co-équipiers se montrent bienveillants à l’égard de ses études : « Aucun problème si j’arrive en retard, ou si je rate un entraînement à cause des cours ou des travaux pratiques. Ils comprennent que l’on n’est pas professionnels, et que certaines priorités en découlent ». Malgré tout, la vie d’étudiant sportif reste compliquée. La partie festive s’en retrouve fortement réduite. Entre les entraînements, la kiné, les cours et les stages, Hugo arrive malgré tout à trouver un peu de temps : « Il ne faut pas non plus trop se priver, sinon on passe à côté de l'essentiel. Mais c’est sûr que je ne peux pas m'amuser autant que les autres étudiants. Il m'incombe de garder une bonne hygiène de vie ».

Plus tard, le jeune étudiant espère logiquement obtenir son diplôme : « Je ne me prends pas trop la tête, je veux simplement réussir mes examens. Après, la finalité, c’est de devenir kiné ». Concernant le handball, il espère devenir plus fort, mais assure « faire ce qu'il peut ».

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