Sélection de Roberto Martinez : l'avis tranché de nos chroniqueurs

Dans dix jours, Roberto Martinez couchera une liste de… 26 joueurs pour l’accompagner dans sa conquête de l’Europe. À l’heure où les questions sur l’identité des futurs sélectionnés fusent, les chroniqueurs de 60 Minutes Sport se sont glissés dans la peau de l’entraîneur fédéral.

L’annonce historique de l’UEFA d’étendre les sélections de 23 à 26 joueurs devrait faciliter la tâche du sélectionneur, Roberto Martinez. Quoique… Fervent supporter des groupes élargis, à l’image des 33 joueurs repris au dernier rassemblement, « Bobby » devra faire des choix. Mais lesquels ? Joaquim, Luca, Samuel et Valentin se sont penchés sur la question à partir des trois principales interrogations entourant notre équipe nationale.

Gagner sans Witsel, impossible ?

L’état de forme du joueur de Dortmund sera l’une des grandes préoccupations de ces prochaines semaines. Dès lors, en cas d’absence de l’ancien « rouche », Joaquim se montre formel : nos chances de victoire finale sont nulles : « J’espère me tromper, mais je pense que la victoire semble inenvisageable sans le demi-défensif liégeois ». Les Reds Devils seraient-ils victime d’une Witsel dépendance ?

Aux yeux de Samuel, ils s'en rapprochent. Pour notre chroniqueur, la phase de poule est – ou devrait être – une formalité, il semble beaucoup moins fringuant à l’approche des matchs couperets : « Lorsque la phase à élimination directe va démarrer, Axel Witsel sera plus que nécessaire pour calmer les troupes, gérer l'entre-jeu et faire circuler le ballon calmement ». Que ce soit en perte de balle où en phase de possession, Axel représente le point d’équilibre de notre onze. Luca n’y va d’ailleurs pas par quatre chemins : « Il est indéniable qu’il y a une Belgique avec et une sans Axel Witsel ».

Tactiquement parlant, son absence remettrait pas mal de certitudes en cause. « Martinez avait vraiment trouvé la paire idéale en associant Witsel et Tielemans », souligne Valentin. Tel un domino, c’est toute l’animation de Roberto qui en prendrait un coup. « Sa présence libère son partenaire du milieu (Youri Tielemans, sauf accident) d’une partie de ses tâches défensives, poursuit Joachim, ce qui permet à De Bruyne d’évoluer plus haut sur le terrain, comme c’est le cas à Manchester City ». Dans cette position, le rouquin se sent plus à l’aise.

Mais qui peut remplacer ce joueur que nos chroniqueurs jugent indispensable ? Samuel avance timidement une solution : « Peut-être Leander Dendoncker. Bien qu’au vu des forces en présence, Roberto Martinez compte plus que probablement sur lui en tant que défenseur ». Aucun d’eux ne présente Kévin De Bruyne comme le remède miracle. Valentin explique : « Quand vous avez la chance de posséder en vos rangs l’un des milieux les plus décisifs du monde en zone de conclusion, vous vous devez de le mettre dans les meilleures conditions pour qu’il fasse la différence ».

Qui pour jouer à gauche en cas de quatre arrière ?

L’entraîneur fédéral est conscient des qualités offensives de son équipe. Lors des matchs que nous qualifierons d’abordable, il se repose sur son système de base en 3-4-2-1. Si le scénario de la dernière coupe du monde se répète, Roberto Martinez glissera vers un dispositif plus prudent à quatre défenseurs dès que l’opposition s’intensifiera. Un schéma dans lequel la position de latéral gauche donne des sueurs froides à nos chroniqueurs. « C’est la question à un million d’euros. Ce n’est un secret pour personne : notre défense manque de gauchers », s’inquiète Joachim. Valentin partage son anxiété : « Les latéraux, ça fait des lustres qu'il s'agit de notre talon d’achille. Cette année encore, je ne vois aucun garantie se dégager ».

Plus optimiste, Luca se dirige naturellement vers Timothy Castagne : « Il connaît le poste pour y avoir évolué sous les couleurs de l’Atalanta et de Leicester. De plus, Timothy sort d’une saison plus que correcte en Premier League ». Le Luxembourgeois part également avec les faveurs des pronostics de Samuel : « Selon moi, il n'y a réellement que deux possibilités. La première, c’est Jan Verthongen. Mais son manque de vitesse me paraît rédhibitoire. Je privilégierais donc Timothy Castagne qui est jeune, peut jouer au back gauche malgré qu'il soit droitier et a plus de velléités offensives ».

Préférant la sécurité à la fougue, Valentin penche pour Jan Verthongen. « Il faut absolument une assise défensive irréprochable pour espérer un résultat dans un tournoimajeur, assène-t-il. En partant du principe que Thomas Meunier pistonnera comme à son habitude le flanc droit, sécuriser l’autre hémisphère du terrain me semble indispensable ». Joaquim partage cet avis. Même si, à son sens, une double couverture sera nécessaire : « La solution lance-t-il fermement, serait de créer un coulissage en situation défensive, pour permettre à l’ailier belge de venir prêter main forte, en apportant justement cette vitesse qui fait défaut à notre Jan national ».

Qui profitera de ces trois places supplémentaires ?

Ils sont nombreux à se bousculer au portillon pour arracher les trois derniers tickets gagnants vers un Euro historique qui se tiendra sur tout le vieux continent. Si l’on imagine mal le sélectionneur reprendre un quatrième gardien, nos chroniqueurs s’accordent : il devrait y avoir un renfort dans chaque ligne.

En défense, Samuel penche pour le brugeois Brandon Mechele. « Il a été régulièrement sélectionné par Martinez et ce dernier lui fait confiance ». Valentin, sur la même longueur d'onde : « Toujours au niveau sous la vareuse belge, il semble normal que Mechele plaise à Martinez. D’autant plus que son concurrent le plus sérieux, Thomas Vermaelen, s’est clairement tiré une balle dans le pied avec des prestations désastreuses lors dernier rassemblement ». Pour Luca, le pensionnaire du club japonais de Vissel Kobe sera de la partie. « Il est moins bon ces derniers temps, certes, mais vous connaissez aussi bien que moi le côté conservateur de Martinez ».

Pour la ligne médiane, le cœur de Joaquim balance entre Orel Mangala et Alexis Saelemaeckers. Pari d’avenir pour le premier, récompense d’une saison pleine pour le second. Notre chroniqueur peine à se décider. Luca, lui, n’hésite pas une seule seconde : « Saelemaeckers s’est imposé à l’AC Milan. Performance à souligner quand on connaît la rigueur tactique de mise en Italie ». Si Valentin voit aussi en l’ancien ket de Neerpede une possible solution en tant que piston droit, il n’est pas convaincu que le milanais constituera une des priorités de Martinez : « Il ne sera pas le premier choix de l’entraîneur mais c’est un des joueurs qui se rapprochent le plus de Thomas Meunier, à la dérive lors de cette saison en club ».

En attaque, la messe semble dite. « LE grand gagnant du passage à 26 se nomme Christian Benteke » affirme Valentin. En seconde session dans un groupe de 23, sa bonne forme du moment le place en pôle position des repêchés. Pour Samuel, aucun doute : « Christian Benteke a réalisé une belle saison après quelques années plus compliquées et profitera de cette occasion pour participer à un autre grand tournoi ».

Le 17 mai dans toutes les têtes …

Une chose est sûre : les méninges de Roberto Martinez vont chauffer. D’ici quelques jours, nous saurons si nos chroniqueurs, qui ont pu expérimenter la difficulté de cet exercice, avaient vu juste. Et vous, quelle serait votre combinaison gagnante ?