Thomas Doret : le Gamin au Vélo a grandi


Dans Culture
Nathan Cloes

Photo : Christine Plenus

À 23 ans, Thomas Doret a déjà une filmographie assez étoffée. Étudiant en médecine à l’Université de Liège, le jeune acteur a su garder la tête sur ses épaules.

Révélé en 2011 dans Le Gamin au Vélo des frères Dardenne, ce Flémallois a ensuite exploré plusieurs genres cinématographiques, séries, longs et courts métrages. Pour 2020, le jeune acteur revient avec un nouveau film.

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Studiobus : Vous n’êtes plus à vos débuts aujourd’hui. Est-ce que vous vous reconnaissez lorsque vous revoyiez le Gamin au Vélo ?

Thomas Doret : En  fait, je ne regarde mes films que lors des festivals, car j’y suis obligé. Si je les regardais, je remettrais constamment en question mon jeu. La première fois que je me suis entendu, j’ai été choqué à cause de mon accent. Mais, aujourd’hui ,je travaille dessus.

Qui vous a le plus apporté dans votre carrière ?

Les frères Dardenne sans hésitation ! Bien qu’on puisse dire que s’ils m’ont révélé, c’est le cinéma français qui m’a entretenu. Il n’en reste pas moins qu’ils m’ont tout appris ! Ce sont eux qui m’ont éduqué à voir des films, à avoir de l’esprit critique, mais aussi à jouer en m’inspirant des autres, dont Cécile De France, bien évidemment.

À force d’avoir joué avec ce genre d’acteurs, vous considérez-vous aujourd’hui comme un acteur accompli ?

Non, certainement pas ! Il y a toujours un truc qu’on peut faire pour s'améliorer. Pour ma part, je me sens plus à l’aise lorsque je joue dans des films plus dramatiques que comiques. Finalement, pour jouer, bien que je m’inspire des acteurs que je côtoie, je m’inspire avant tout de ma vie, de mes expériences de vie que je transpose à ce que traverse mon personnage.

C’est pareil pour Renoir ?

C’était un petit rôle, mais c’est vrai que dans Renoir, je devais me renseigner sur Claude Renoir, que j’interprétais. Les mœurs de l’époque doivent être également prises en compte, comme la nudité, qui n’est pas perçue de la même manière qu’aujourd’hui. Mais nous étions bien entourés, et finalement, en plus de transposer mes expériences à ce que vit mon personnage, il fallait juste prendre en compte certains facteurs, mais le principe restait le même.

Dans La Fille inconnue, vous avez joué avec Adèle Haenel. Que pensez-vous des polémiques la concernant ?

Je pense qu’elles ont lieu d’être, car si des gens se plaignent ce n’est pas pour rien. Pour connaitre un peu Adèle Haenel, je pense que si elle a fait ce qu’elle a fait, c’est qu’elle a ses raisons. Maintenant, il faut faire attention aux fausses rumeurs.

Et que pensez-vous du monde cinématographique de façon plus globale ? Est-ce un milieu compliqué ?

Oui, particulièrement difficile ! En plus d’être performant, il faut avoir des contacts. Même si j’ai eu la chance d’avoir un tremplin, si je n’avais pas eu mon agent, je ne sais pas comment j’aurais fait. En fait, l’agent s’occupe de nous inscrire sur des sites de casting. Sans agent, il faut payer cinquante euros par mois pour s’inscrire sur un de ces sites. De plus, c’est un métier où il ne faut pas perdre la tête. Il faut savoir oser, mais également refuser, pour ne pas tourner dans n’importe quoi.

Que faites-vous en dehors des tournages ?

Je suis en dernière année de médecine. J’ai fait du tennis et je fais encore du karaté. Les études et le cinéma ne me laissent pas beaucoup de temps, mais j’arrive encore à aller voir mes amis pour aller boire un verre avec eux. Bien entendu, il faut faire des sacrifices, mais j’ai su gérer grâce au statut artiste de l’Université de Liège.

Quels sont vos futurs projets dans le cinéma et dans la vie ?

Normalement, dans trois mois, je suis diplômé en médecine. Par ailleurs, une comédie dans laquelle je joue, De l’autre côté, de Didier Bivel, doit sortir sur France 2 dans quelques mois.

Son acteur français préféré ?

Gérard Depardieu

Son acteur américain préféré ?
Tom Hanks

Son réalisateur préféré ?

Ken Loach

Son film préféré ?

Grand Torino

Son genre préféré ?

Les films d’auteur

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