Introspection : à la recherche du positif


Dans On débat
Gracia Bokemba

Rester confiné entre les murs de son appartement constitue un combat rude que chacun devrait enfin gagner d’ici quelques semaines. Souvent source de dépression, de mal-être, d’angoisse ou d’anxiété, le confinement recèle aussi un côté positif.

Depuis l’annonce de Sophie Wilmes, Première ministre, de confiner les Belges, beaucoup de gens ont du mal à vivre cette réalité, moi la première. Laissez-moi vous raconter.

Rester chez soi n’a jamais été mon plat favori. Je compte cette période, difficile mais surmontable, parmi les jours les plus sombres de ma vie. Moi qui ait toujours détesté l’incarcération, j’ai comme impression de vivre dans une prison. Plongées dans les informations à propos du coronavirus et de son évolution, les médias, et en particulier BFMTV, ont fini par éveiller chez moi une forme de psychose.

Ainsi, les deux premières semaines du confinement sont devenues très pénibles. À chaque lever et coucher du soleil, mon cœur saignait. Mon âme abattue, doublée d'une tristesse absolue, des pleurs et d'une envie de rentrer chez moi, m'ont plongée dans une profonde dépression. Ce n’est pas facile de vivre ces moments éprouvants loin de ses parents pour moi, n'ayant jamais quitté le domicile familial avant mon arrivée en Belgique. Pour une fois que je veux prendre mon envol et être indépendante, le Coronavirus est venu me fragiliser. Je n'osais pas faire les courses, par peur d’être contaminée. La peur de l’autre restait constante, ce qui n’est évidemment pas bon pour les relations humaines.

Solidarité entre colocataires

Dans ce malheur, j'ai la chance de connaître mes colocataires. Ils m'ont apporté un soutien moral salvateur. Déjà réservée et timide de nature, le confinement m’avait encore poussée à rentrer dans ma coquille, à m'isoler dans ma bulle. Enfermée dans mon monde de solitude, mes amis colocataires ont vite compris que je déprimais et que j’avais besoin d’une soutien professionnel. Depuis, grâce à leurs encouragements, je suis suivie par un psychologue.

Mes camarades ont multiplié les activités ludiques pour favoriser mon bien-être menta: yoga, exercices physiques, concours de danse, etc. Finie la dépression : je tourne la page du confinement négatif, je commence à voir le confinement sous un autre jour. 

Enfin du positif !

Après avoir surmonté la phase de dépression des deux premières semaines de confinement, je peux enfin entrevoir l'aspect positif de la situation. Cet épisode a renforcé un lien très particulier entre mes amis colocataires et moi : nous sommes fiers de dire que nous formons une grande famille.

J’ai également développé mon modeste talent de danseuse amatrice en mettant à profit le temps mis à ma disposition. Je suis une maxime bouddhiste qui dit, en substance, que nous devons « profiter du chemin et ne pas nous disperser ». Je fais un peu de ménage, j'organise et réarrange ma chambre, et je lis mon bouquin préféré de ce confinement : ‘’Prendre la vie du bon côté’’ de Béatrice Millêtre.

Ensuite, j’ai appris à cultiver le sens du positif, car chaque jour qui passe contient son lot de bons côtés, de choses agréables, importantes ou de l'ordre du détail, que nous avons tendance à ne plus remarquer.  Je profite des petites briques positives de mes journées : la météo radieuse, le sourire de mes proches, la santé qui tient bon.

Enfin, j'utilise au maximum cette période pour cuisiner des plats africains et orientaux, essayer des nouvelles recettes durant le confinement. On se lance des "challenges cuisine" avec mes colocataires, et j'adore ça. 

J'écoute aussi Vivacité, qui devient ma radio préférée. Elle incarne ma compagne du moment, elle m’accompagne toute la journée, partout. Je m’informe au sujet du coronavirus sans pourtant ressentir une pression, comme c'est le cas à l'écoute de BFMTV. Il y a à l'antenne toute une série d’initiatives, d'appels à la solidarité, des offres de dons à ceux qui sont dans le besoin. C’est grâce à ces programmes que j’ai découvert que les Belges sont solidaires et s’entraident .Parmi les émissions, je retiens ‘’la récré de midi’’ , mais aussi ‘’C’est vous qui le dites’’, qui m'aide à trouver des réponses à mes interrogations sur la maladie.

Je me concentre désormais sur la quête de ces éléments positifs. Comme on dit, depuis le début de cette crise : après la pluie du confinement vient le beau temps, à l'extérieur comme à l'intérieur. 

Partager cet article