Confinement : quand la Fédé sort de l’ombre


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Tom Léonet

En cette période de confinement, l’Université de Liège ne travaille pas seule pour le bien-être de ses élèves. La Fédé l’aide également en représentant l’intérêt de chacun des étudiants.

C’est désormais devant son ordinateur qu’Alice Lacroix, présidente de la Fédération des Étudiants de l’ULiège (Fédé), s’affaire à représenter les étudiants. Confinement oblige, les regroupements sont maintenant interdits. « Nos locaux restent fermés, on ne laisse plus les cercles venir et nos trois salariés permanents télétravaillent ». Chaque semaine, le Conseil d’Administration se réunit par vidéoconférence, l’Assemblée Générale de 60 étudiants embraiera le pas dans les prochains jours : « L’université a voté une motion pour que l’on puisse prendre des décisions via ces technologies et qu’elles aient valeur légale ».

Une grande enquête

Mais qui dit confinement et arrêt des cours, dit nouvelles épreuves à affronter. En temps normal, la Fédé organise une permanence dans ses locaux tous les après-midi. Les étudiants peuvent faire part de leurs problèmes avec les instances de l’ULiège, demander de l’aide pour les recours, etc. Durant cette période de confinement, tout se déroule électroniquement : « Nos boîtes mail et Facebook débordent », raconte Alice Lacroix.

Au début de l’épidémie, ils géraient les difficultés au cas par cas. Les interrogations étudiantes devenant nombreuses, la Fédé a lancé onze enquêtes (une par faculté) pour lesquelles elle a récolté 6 000 réponses sur 22 000 étudiants. Ces sondages ont soulevé une réalité à laquelle les autorités universitaires n’avaient pas pensé : « Beaucoup d’étudiants se plaignent du manque de contact avec leurs professeurs pendant ce confinement. D’autres n’ont pas accès à la technologie de manière égale, partagent un ordinateur pour une famille de six ou vivent avec des soucis de connexion Internet ». Une partie des répondants assurent même que leurs professeurs profiteraient de la situation pour allonger leurs podcasts et donner plus de matière que ce qu’ils auraient pu dispenser en temps normal. 

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Il y a également des complications financières et sociales : « Certains ont perdu leur job étudiant, d’autres payent un loyer pour un kot dans lequel ils n’habitent plus ». Enfin, une large majorité des étudiants répondant aux questionnaires évoquent des troubles d’ordre psychologique : stress, angoisse et incertitude au niveau des examens.

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La Fédé a ainsi récolté les résultats de ses onze enquêtes facultaires et Alice Lacroix les a portés devant les dirigeants universitaires pour influencer leurs prochains choix : « J’ai participé à une vidéoconférence avec le recteur, la vice-rectrice et le vice-recteur à la vie étudiante. On a présenté des demandes concrètes, on a négocié et cela nous a amené à des garanties et des structures pour aider les étudiants ». C’est notamment cette réunion qui a assuré aux étudiants que les professeurs modifieraient leurs engagements pédagogiques pour le 20 avril plutôt que le 27.

La sortie de l’ombre

« C’est quand on a besoin de nous, déclare la présidente, que les gens comprennent notre rôle. Au quotidien, on agit sur des affaires de faible envergure, on obtient de petites victoires que l’on communique aux étudiants et ça leur fait plaisir. Dans la situation actuelle, on a clairement ressenti qu’ils se tournaient vers nous ». Selon Alice Lacroix, cette situation de crise leur a permis de démontrer l’utilité de cette représentation étudiante. Cela a également mené la présidente jusqu’au journal télévisé de la RTBF (19h30) ou encore dans plusieurs articles de presse. « La Fédé est vraiment sortie de l’ombre ».

Expérimenter la gestion de crise constitue l’apprentissage qu’Alice retiendra pour le futur : « On a été drillé et on sait désormais comment s’adresser aux étudiants et aux autorités. Si un jour, un autre gros problème du genre survient, on a une marche à suivre et on sait quels réflexes adopter : sonder les étudiants, aller à la rencontre des hautes instances académiques, accepter les compromis et communiquer non-stop ».

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