Le sport : une échappatoire au confinement


Dans En forme
Hanna Schevenels

Permettre à ses élèves de s’évader grâce au sport, voilà le défi que Maryline Mattè s’est lancé. Durant le confinement, cette professeure de danse passionnée a décidé de ne pas se laisser abattre et de réinventer son métier.

Depuis sa salle de danse, en tenue d’entrainement, Maryline Mattè s’échauffe et introduit le premier cours de la journée : « Aujourd’hui, on va se lancer dans du stretch-yoga niveau deux, on va intensifier un peu les choses par rapport à la dernière fois. Vous êtes prêts ? ». Personne ne répond. Depuis quelques semaines déjà, la pièce est vide, les barres de danse classique n’ont plus été utilisées depuis longtemps. Suite aux mesures prises pour contrer la propagation du COVID-19, les élèves sont privés de leurs sessions de danse et de yoga. C’était sans compter la motivation de leur professeure qui s’est organisée pour leur dispenser des cours par le biais de vidéos YouTube. L’objectif ? Leur donner la chance de se dépenser malgré la crise sanitaire.

 

Cours de yoga de Maryline Matté via YouTube

 

Depuis plusieurs années maintenant, Maryline accueille avec passion ses apprentis danseurs rue Lonhienne, en plein centre de Liège. Lors des dernières vacances d’été, elle supportait déjà difficilement l’idée de les priver d’activité physique. Elle avait alors songé à reproduire ses sessions via support vidéo, mais sans oser franchir le pas. Une fois le confinement déclaré, la danseuse n’a plus hésité : « Au début, on ne savait pas combien de temps ça allait durer et je me suis dit que je ne pouvais pas abandonner mes élèves comme ça. J’ai donc décidé de filmer toutes mes séances pour qu’ils puissent s’exercer quand ils le veulent. Au niveau solidarité, c’est le minimum que je puisse faire ».

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Une nouvelle routine

Depuis le début du confinement, les journées de Maryline s’enchaînent au rythme de la musique et des montages vidéo : « Tous les jours, je réalise les clips de mes leçons. Ensuite, je les monte et je les dépose sur YouTube ». Cette routine permet à la professeure de conserver un lien fort avec ses habitués. Plus encore, avoir réinventé son métier de façon digitale constitue un moyen pour elle de ne pas paresser : « Ça me permet d’avoir une routine et un minimum d’exigences par rapport à moi-même. Ça me fait du bien ». En s’imposant un planning quotidien, Maryline vit son confinement de façon proactive.

Malgré les nombreux points positifs, les cours en ligne ont cependant leurs limites. Très attachée au contact humain, l’enseignante regrette de ne plus pouvoir interagir avec ses élèves. Même si elle a l’impression de continuer à transmettre son énergie, les corrections ne font plus partie de son quotidien : « Je ne peux pas leur dire s’ils sont mal placés et ça me dérange beaucoup. Ils ont besoin de savoir si ce qu’ils font est juste ». Pour pallier ce souci, la danseuse tente de décrire les exercices de façon très détaillée.

Des élèves ravis

Jocelyne Médart pratique le yoga à domicile

Jocelyne Médart, commerciale, a vécu le confinement comme un réel bouleversement. Stressée par les difficultés liées au télétravail, la poursuite de ses leçons de yoga à domicile s’est révélé un réel soulagement : « Après ma journée, j’ai besoin de décompresser. Grâce aux vidéos, je pratique une heure de stretch-yoga tous les jours. Ces séances sont un moyen pour moi de m’évader, de me sortir de la tête tous les problèmes liés au coronavirus ». Pour elle, qui n’avait jamais utilisé YouTube, ces cours en ligne ont également été l’occasion de se familiariser avec une plateforme jusqu’alors inconnue. Elle retiendra que « la technologie constitue un outil formidable pour atténuer les inconvénients de la crise ». Pour Maryline, ces retours s’avèrent très gratifiants. La formule fonctionne tellement bien qu’elle compte d’ailleurs poursuivre l’envoi de vidéos une fois la crise terminée. « Pour les prochaines grandes vacances, ce sera parfait », confie-t-elle. La dynamique est lancée.

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