Contrefaçon de vélo : attention à l’arnaque


Dans En forme
Quentin Bolland

Un vélo comme un pro, c'est le souhait pour beaucoup de cyclotouristes. Pour 500, euros il est possible de trouver facilement des copies en Chine. Elles sont 10 fois moins chères que les produits en magasin. La contrefaçon envahit le marché d'occasion, où certains n'hésitent pas à revendre du faux pour du vrai.  

Pour ses 60 ans, Christian souhaitait s’offrir un magnifique vélo. Sur le marché d’occasion, il trouve son bonheur parmi des centaines d’annonces. Rapidement après l’achat, il déchante : “ Moi, je n’y connaissais rien en vélo, je me suis fait arnaquer. On m’avait dit de regarder s’il y avait un numéro de série sur la cadre, j’avais regardé et il y avait un numéro donc j’ai cru que c’était un vrai, le prix était attractif, 3700 euros, deux fois moins cher qu’en magasin. Le vendeur m’avait expliqué qu’il assemblait les vélos avec son fils et qu’ils avaient les pièces directement chez l’importateur...” Mais suite à l’interpellation d’une connaissance, le sexagénaire décide d’aller vérifier le numéro de série. Le vélo acheté était un faux. 

Un phénomène croissant sur le marché 

Sur le marché d’occasion, certains n’hésitent pas à revendre du faux pour du vrai. Les copies sont tellement bien faites qu’il est difficile pour des amateurs de déceler un faux. Jérome Demarteau, gérant du magasin de vélo Bicyclic à Hognoul, s’est déjà retrouvé face à des clients lésés : “Ça s’est déjà produit deux trois fois, des clients qui avaient achetés un vélo est pensant avoir fait une bonne affaire. Mais en voulant enregistrer le vélo sur le site de la marque, on s’est aperçu que le cadre n’existait pas. Et là, c’est la désillusion. Quand ils arrivent à retourner récupérer leur argent ça se passe, mais ça ne se passe pas souvent comme ça.” Il ajoute : “De plus en plus maintenant, on peut trouver tous les modèles sur le marché.  Et le phénomène s’accentue vu la différence de prix entre un vrai cadre et un cadre générique”. 

La sécurité, l’enjeu majeur 

De mauvaises qualités, ces cadres de carbone peuvent mener à une chute. Le gérant du magasin de vélo précise : “Certains cadres carbones sont fabriqués avec du carbone, mais aussi de la fibre de verre. L’aspect visuel est impeccable, il y a quelques petits détails qui peuvent interpeller sinon on ne saurait quasi pas le voir.  Mais, par contre si on découpe le cadre, la résistance aux chocs n’est pas du tout la même, on a même déjà retrouvé des sachets de plastique” Les cadres de vélo ne sont pas les seuls à être copiés : “On peut en trouver aussi des roues sur le net et moi, j’avais fait une mauvaise expérience en course une année, où quelqu’un en prenant un virage très rapide, tous les rayons ont cassé et il s’est retrouvé étendu sur la route. Il faut faire attention en termes de cadre mais également en termes de roue”. Estampillés aux normes UCI et européennes, ces produits ne respectent aucune norme de sécurité.  

Une mécanique bien huilée 

Une autre question qui se soulève : comment cet import de cadre est-il rendu possible ? Une simple recherche sur une plateforme internet basée en chine permet de trouver des milliers d’annonces. Officiellement, pas de contrefaçon. Après quelques discussions, les vendeurs invitent le consommateur à passer sur un autre site ou sur WathsApp. Il est alors possible de choisir des cadres similaires aux équipes professionnelles, avec une multitude de choix de coloris. Pour éviter la douane, des frais supplémentaires de 100 euros sont ajoutés. Pour la Belgique, les colis passent par la Grande-Bretagne ou les Pays-Bas et sont directement pris en charge par les transporteurs pour une livraison à domicile.  

CarbonBike, l’importateur officiel d’une des marques les plus copiées, n’a pas souhaité réagir au phénomène.  

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