L'envers des travaux de la cathédrale Saint-Paul


Dans En ville
Clément Manguette

Sous les échafaudages, on a du mal à voir la Cathédrale Saint-Paul de Liège. Voilà pourquoi une vingtaine de curieux a décidé de profiter de la visite des coulisses des travaux de restauration. L'escapade est encadrée notamment par Xavier Tonon, architecte en charge du suivi de la rénovation.

On entend ses cloches mais, sous les échafaudages, la Cathédrale Saint-Paul de Liège reste difficilement visible. Après une courte leçon sur l'histoire de la cathédrale, le groupe de visiteurs se dirige à l'intérieur de l'impressionnante collégiale. Cette dernière est devenue cathédrale par défaut après la destruction de l'édifice de Saint-Lambert durant la Révolution française. Dans une petite arrière-salle que Xavier Tonon, architecte en charge du suivi de la rénovation, rappelle d'abord les enjeux des travaux ainsi que les matériaux et techniques employées. Outre les méthodes de taille traditionnelles, on retient surtout l'utilisation de robots tailleurs. Evidemment, ces machines ne laissent pas les mêmes traces sur la pierre qu'un travail d'artisan humain. Cette authenticité, jusqu'au sein des techniques utilisées, reste chère aux restaurateurs.

Un étroit escalier en colimaçon mène ensuite le groupe dans l'imposante charpente de la cathédrale, véritable cœur des travaux. Passée cette longue ascension, l'ampleur de la charpente dévoile déjà l'importance des rénovations nécessaires, qui ont aussi pour objectif de restaurer et nettoyer la façade. « Il y avait un gros problème au niveau des dégradations des pièces de charpente, à cause des restaurations du dix-neuvième. Il y avait donc urgence à ce niveau-là », explique l'architecte, pointant les problèmes d'étanchéité de la structure.

Suite à cela, des accès étroits permettent aux visiteurs de passer sur l'échafaudage qui entoure le toit de la cathédrale. Ce dernier offre une vue imprenable sur le centre de Liège. De quoi constater l'ampleur des travaux sur la façade. "La principale difficulté consiste à parvenir à quantifier les interventions à prévoir : le nombre de pierres à remplacer et les pièces de bois à changer", précise Xavier Tonon.

Connaisseurs en architecture et simples curieux ressortent conquis par cette visite inhabituelle de la cathédrale. Avis aux intéressés : deux autres visites seront organisées le 22 juin et le 26 octobre, avant que l'édifice ne retrouve toute sa grandeur en juin 2020.

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