Écologie : comment s'habiller vert ?


Dans Culture
Hanna Schevenels

Plus qu’un fléau, l’industrie du textile détruit actuellement notre planète à coup de colorants, de produits chimiques et de déchets. À l’heure où la « fast fashion » règne à son apogée, il semble grand temps de se soucier de ce qui fait déborder nos armoires : nos vêtements. 

L’industrie du textile est la deuxième la plus polluante du monde. La manière dont la plupart des grandes chaînes produisent leur vêtements se révèle comme une véritable catastrophe environnementale. Tenez-vous bien : pour qu’un t-shirt classique en coton arrive jusqu’à vous, l'on compte une empreinte carbone d’environ cinq kilos. Cet arrivage nécessite 3.750 litres d’eau et la pièce parcoure souvent plus de 40 000 kilomètres. Une catastrophe écologique, aggravée par les matières polluantes comme le polyester, le nylon ou l’élasthanne. Produits à partir de pétrole, elles sont liées à des procédés industriels extrêmement polluants. 

Il semble grand temps de se bouger pour faire couler cette industrie qui repose sur le gaspillage, l’abus de main d’œuvre et la destruction de l’environnement. Il paraît évident que, même si des changements doivent s’opérer dans les hautes sphères, à votre niveau, vous pouvez également agir pour réduire la pollution due à l’industrie du textile. La solution la plus radicale, mais aussi la plus simple, consiste à ne plus acheter et se contenter des vêtements que l’on possède déjà. On le sait tous, la plupart de nos armoires débordent déjà. Si cette solution ne vous convient pas et que vous vous incarnez un féru de mode, il existe des alternatives qui vous permettront de continuer à jongler entre votre  « cropped top » et votre jupe taille haute au motif de la saison, tout en consommant vert.

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Made in Liège, Made eco-friendly

La solution la plus facile pour acheter écologique reste l'achat local. Il s'avère souvent plus facile de connaitre les conditions dans lesquelles vos vêtements ont été fabriqués lorsqu’ils proviennent de petits ateliers en Europe. Si vous cherchez « la » marque belge eco-friendly et transparente du coin, on vous suggère Made and More. Cette marque liégoise de prêt-à-porter ne laisse absolument rien passer niveau transparence et écologie. À la tête de cette marque, on retrouve Stéphanie Fellen et Maxime Heutz, des bousculeurs de codes passionnés et adeptes d’une mode respectueuse. En créant Made and More, ils voulaient défier l’industrie de la mode. Leur but consistait à produire des vêtements de manière durable tout en respectant les gens qui les concevaient. Ils travaillent uniquement avec des petits ateliers basés en France, en Italie et au Portugal, de manière à conserver une politique de transparence totale vis-à-vis des clients. De plus, ils utilisent exclusivement des matières respectueuses de l’environnement comme le lin, le coton biologique ou la laine. Autre point important à noter : Made and More garantit les vêtements à vie. Pour Maxime Heutz, «  il n’y a aucune raison qu’un vêtement soit abîmé après deux lavages ». Avec cette initiative, l'équipe veut inciter à acheter moins, mais aussi à acheter mieux.

Parmi leurs nombreuses initiatives vertes, on peut également citer le « Re-pack », un emballage ré-utilisable qui est envoyé lors de chaque achat en ligne fait sur le site de Made and More. Il se révèle comme une solution idéale au suremballage. Un contenant « Re-pack » ne produira aucun déchet : une fois votre colis déballé, il vous suffira de le déposer dans une boîte aux lettres. Votre re-pack, automatiquement affranchi, sera alors ré-envoyé d’où il vient pour servir un autre acheteur qui le renverra à son tour. Par contre, les vêtements Made & More coûtent plus cher que ceux des grandes chaînes. Mais, en les achetant, vous payerez le juste prix : ce sont effectivement les vêtements dans les grandes chaînes qui sont vendus à des prix anormaux, révélant des problèmes au niveau de la chaine de fabrication.

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Ça ne s’arrête pas là

Plus de la moitié de l’empreinte écologique de l’industrie du textile est directement liée à la vie des vêtements après les avoir achetés. Les efforts ne s’arrêtent pas à l’étape de l’achat. Grâce à quelques conseils simples, vous pourrez réduire cette empreinte. Commencez par diminuer la température de vos lavages : trois degrés de moins sauveraient déjà des quantités énormes d’énergie.  En bonus, vos vêtements se conserveront mieux et plus longtemps. Évitez également le séchoir et privilégiez le séchage à l’air libre. Autre conseil : utilisez des produits d’entretien écologiques pour lavez vos vêtements. Mieux encore : fabriquez-les ! L'opération n’a rien de très compliqué. Avec du savon de Marseille, de l’eau, de l’huile essentielle et un peu de bicarbonate de soude, vos vêtements seront comme neufs. Essayez aussi de consommer « slow », c’est-à-dire de ne pas acheter à tout-va des vêtements que vous ne porterez que deux fois. Pensez qualité et long terme, et réparez ou revendez vos pièces au lieu de les jeter.

Good on you

Le shopping éthique peut parfois se transformer en véritable casse-tête. Certaines marques se prétendent souvent éco-responsables alors que leurs vêtements ne sont ni écologiques, ni éthiques. Pour vous faciliter la vie et ne pas vous faire avoir par ces marques, il existe une application assez utile : « Good on you ». Grâce à elle votre smartphone se transformera en scanner à marques. L'appareil vous donnera des informations sur leurs impacts environnementaux et humains. En pratique, l’application attribue aux marques une appréciation allant de « À éviter » à « Super ». Mango, par exemple,  est classée à deux étoiles sur cinq et  décroche un « Pas assez bien ». La grande enseigne de fast-fashion n’a par exemple pas supprimé le chrome de ses vêtements et ne fait aucun effort de recherche d’économies d’eau. Le géant H&M, lui, décroche un « c’est un début », tandis que la marque Adidas est affublée d'un « Bien ». Une fois que vous aurez découvert les classements, vous serez libre de faire vos achats en votre âme et conscience.

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