Rencontre avec une psy du sport : « Même les champions ont peur »


Dans En forme
Adrien Huberty

Photo : Marine Liégeois

Blessures et contre-performances peuvent affecter une vie sportive. Elles aboutissent parfois à une perte de confiance. Rencontre avec Nina Crélot, psychologue des sportifs et ancienne basketteuse.

Photo de Nina Crélot

Nina Crélot a troqué son maillot pour une blouse de psychologue

« La comparaison doit se faire par rapport à soi-même ». Le ton posé, Nina Crélot développe l’importance de la confiance en soi dans la pratique d’un sport. Aujourd’hui psychologue des sportifs, elle considère le mental aussi nécessaire que le physique ou la personnalité.

Sans confiance en soi, les performances chutent. Le rôle d’une psychologue du sport, entre autres : donner un regain d’assurance aux sportifs mal à l’aise dans leur pratique. « Les sportifs viennent me trouver quand ils craignent une certaine facette de leur sport. Les gymnastes qui redoutent la hauteur d’une poutre, par exemple ».

Dans ces cas-là, l’ancienne meneuse des Liège Panthers utilise une technique particulièrement efficace. « Je demande de m’expliquer le mouvement problématique. S’apercevoir qu’on le maitrise en sachant détailler les étapes rend la confiance perdue ».

Parents problématiques

Cas tout particulier, celui des enfants sportifs. « J’autorise la présence d’un parent au premier rendez-vous ». De la sorte, Nina Crélot visualise davantage la présence parentale dans la relation unissant l’enfant au sport.

Le parent peut être problématique, notamment en ce qui concerne le parallèle avec les autres. « Les parents ont tendance à comparer leur enfant. Par rapport aux autres, mais aussi aux précédentes performances ». D’autant plus nuisible quand la personne de référence entame une rapide progression. Cet écueil brise la confiance de l’enfant. « Il faut travailler ce qu’on peut contrôler », rappelle-t-elle.

Principale difficulté avec l’appréhension du mental selon l’ancienne basketteuse : la pluralité des individus. « Un sportif ne va pas réagir de la même manière qu’un autre ». D’après elle, il faut soi-même pouvoir distinguer ce qui nous aide.

Aider les autres, certes. Mais la trentenaire sait aussi prendre du recul sur sa carrière. « J’ai 36 ans. Si à 20 ans j’avais développé mon mental, le parcours aurait été différent ». Elle souligne qu’il n’y a pas d’âge pour travailler sa force de caractère. « Certains vont la renforcer par eux-mêmes. Pour les autres, y penser grâce à un psychologue du sport peut être intéressant ».

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