Revoir ses classiques avec les Grignoux


Dans Culture En ville
Laura Hoebeke

Photos : Laura Hoebeke

Depuis plus de vingt ans, l’ASBL Les Grignoux offre la possibilité de redécouvrir les classiques du cinéma sur grand écran. Une présentation, animée par un expert ou un invité, accompagne ces projections. Résultat : salle comble, presque à chaque fois.

LETSMAKELOVE

Projection de Let’s make love (G. Cukor, 1960) et présentation par D. Tomasovic (ULiège). 

À l’entrée du Churchill, la file s’allonge. Au programme ce soir, l’avant dernier film de Marilyn Monroe : Let’s make love. Les spectateurs s’impatientent. Dans le couloir menant aux salles, un homme déchire les tickets, dirige la foule : « Nous sommes de gauche, mais la salle est à droite ! » Rapidement, la salle se remplit. Dans le public, trois profils distincts se dessinent.

Dick Tomasovic, professeur en études cinématographiques à l’ULiège, confirme : « Des étudiants et des cinéphiles de tout âge forment le noyau dur. Autour de cette audience gravite un public variable en fonction du film projeté ». L'objectif consiste à créer un rendez-vous bimensuel pour amateurs de films ayant tracé l’histoire du cinéma. L'équipe organisatrice a redynamisé ces rendez-vous en 2019.

« Voir qu’un même objet culturel réunit des communautés diversifiées reste très plaisant. Ces séances correspondent exactement à ce qu’on avait imaginé », raconte l’animatrice des Grignoux, Alicia Del Puppo. Avant le début des projections, elle anime les exposés présentés par les experts.

La moyenne d’âge du public présent en salle étonne : jeunes et aînés se côtoient. Samia, Arthur, Gilles et Camille, tous âgés de 21 à 23 ans, étudient dans diverses facultés de l’ULiège. Ces séances représentent pour eux l’occasion de visionner de vieux films. Plus loin, Georges, ingénieur du son, et Isabelle, enseignante, tous deux dans la quarantaine : « La présentation du film nous motive à venir. Quelle chance de pouvoir apprendre avec un professeur d’université dans un contexte plus décontracté ! »

Dick Tomasovic approuve. « Les ciné-clubs existent depuis des décennies. Pouvoir raconter l’histoire du cinéma et projeter les films dans les meilleures conditions possible, c’est passionnant ».

Rangée huit, Agnès attend le début de la séance avec son mari. Installée dans le fond de son siège rouge, canne à la main, elle raconte avoir travaillé des années au Churchill. Redécouvrir des films visionnés pour la première fois durant sa jeunesse, tient à cœur à la doyenne de 93 ans. « Une chose n’a pas changé : l’atmosphère dégagée par ce bâtiment. Elle releverait presque du solennel ».

Le film terminé, les lumières resurgissent. Clap de fin sur une soirée bercée par les paroles de Marilyn Monroe, Frankie Vaughan et Yves Montand.

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