Damien Pauquet : « La nutrition représente 80% de la réussite »


Dans En forme
Cassandra Crahay

De nombreuses croyances erronées circulent sur l'alimentation des sportifs. Damien Pauquet, nutritionniste depuis vingt ans auprès de sportifs de haut niveau, revient sur ces idées reçues.

Après trois ans de graduat en diététique au Barbou à Liège suivis d’une licence en sciences biomédicales et nutrition humaine à Bruxelles, Damien Pauquet a suivi une formation en nutrition du sportif à Bruxelles. Ses diplômes lui ont permis de s’occuper de nombreux sportifs belges telles que Justine Henin ou Nafissatou Thiam. Sa notoriété n’a cessé de croître depuis 2007 grâce au Standard de Liège.

Chez les sportifs de haut niveau, l’alimentation fait partie intégrante de la préparation physique. Nombreux se tournent vers des spécialistes afin de maximiser leurs performances. « Le sportif nous sollicite pour un rééquilibrage alimentaire ou, de manière plus large, pour obtenir un meilleur équilibre santé. Il veut savoir quelle quantité manger et à quel moment de la journée en fonction de ses entrainements », expose Damien Pauquet. « Concevoir ces programmes nécessitent beaucoup de calculs et un horaire sur-mesure ».

Damien Pauquet

Aux yeux de l'expert, deux sports sortent du lot concernant le régime alimentaire. D’abord, le cyclisme professionnel, qui impose aux coureurs de peser chacun de leurs repas, au gramme près. En second, la boxe. Comme dans beaucoup de sports de combat, on y retrouve des catégories de poids créées pour rendre les compétitions plus équitables entre les différents jouteurs. « Plus le sport est exigeant, plus l’alimentation est calculée ». Damien Pauquet indique qu’un joueur de football peut se permettre davantage d’écarts qu’un coureur cycliste, qui devra attendre le fin de la saison pour se faire plaisir.

L'intervenant se montre formel : « la nutrition représente 80% de la réussite. Les 20% restants, viennent de la performance sportive ». La diversification alimentaire reste véritablement primordiale. « Les moments de plaisir demeurent hyper importants, car ils permettent au sportif de tenir psychologiquement. Sinon, ils pètent un plomb. Il s'agit de leur récompense à l'issue d'une semaine intense d’entrainement ou de compétition ».

L’intérêt de la diversification alimentaire touche aussi au métabolisme : « si on ingère tout le temps des aliments identiques, le corps s’habitue et a tendance à s’endormir. Même les performances risquent de stagner. Le repas plaisir casse la routine ». Un régime strict ne signifie pas que le sportif va être confronté à la faim ni que le plaisir gustatif lui est proscrit. Cependant, chaque cas reste  unique : « je suis parfois confronté à des sportifs dits ectomorphes, c’est-à-dire qu’ils peuvent manger ce qu’ils veulent sans prendre un gramme, comme Mehdi Carcela. C’est la preuve qu’il n’y a pas que la nutrition qui compte ».

Le métier de nutritionniste est confronté à beaucoup de croyances. De plus il s’agit d’une science en constante évolution. Les conseils évoluent et diffèrent au fil des années. Damien Pauquet suggère aujourd’hui de plus en plus  aux sportifs des plages de 8 à 16 heures sans manger, ce qu’on appelle le jeune intermittent, afin de laisser du repos à son tube digestif. « La digestion fatigue autant que la pratique »

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