Liseuses numériques : un support à la page ?


Dans Culture En ville
Valentine Pasque

Photo : Valentine Pasque

L’heure du bilan a sonné ! Depuis janvier, les bibliothèques du Service de la Lecture publique de la Ville de Liège proposent un service de prêt de liseuses. Trois mois après le lancement de cette initiative, peut-on parler de succès ?

Parmi les livres aux tranches colorées, les BD et mangas, les Liégeois peuvent depuis le 16 janvier s’orienter vers un autre type de produit lors de leur passage en bibliothèque : les liseuses numériques. Disponibles dans les douze bibliothèques publiques de la Ville, leur emprunt demeure gratuit pour les lecteurs en ordre de cotisation. Les deux modèles d’e-readers sélectionnés par les bibliothèques appartiennent tous deux à la marque Kobo, il s’agit des liseuses Kobo Clara et Kobo Sage. La location de ces alternatives numériques peut s’étendre jusqu’à quatre mois. Cette durée laisse aux usagers une occasion de s’initier pleinement à ce nouvel outil.  « L’emprunt ne nécessite pas de caution. On prend une copie de la carte d'identité et on vérifie les coordonnées de la personne. Comme pour un livre ! » explique Elizabeth Vandermeuse, animatrice à la bibliothèque Fétinne-Vennes. En ce qui concerne les pertes, il en va de même. Si un lecteur égare ou endommage l’un de ces supports de lectures numériques, il doit le rembourser. Or, entre un roman fantastique papier et ces bibliothèques portatives, il y a une marge de 150 euros environ. Il faudra cette coquette somme pour racheter un modèle comme la Kobo Clara. De quoi inciter les lecteurs à chérir leur emprunt.  

Liseuses

Modèle de liseuse Kobo Clara

Petit plus pour les lecteurs, ces liseuses contiennent déjà à la location une sélection de 50 livres, libres de droits. Une aubaine pour les amateurs de littérature qui pourront retrouver des classiques comme Les Misérables ou pour les plus romantiques Les Hauts de Hurlevent. Mais si ces classiques ne vous parlent pas, ne tournez pas encore la page ! Ces nouveaux supports de lecture permettent un accès au portail « Lirtuel ». Une sacrée étagère en ligne dont les rayons proposent des milliers de livres avec tout autant de plumes. Cette offre devrait contenter tous les amoureux des mots.

Un succès en dent de scie 

La liseuse garnit-elle davantage les tables de nuit des liégeois aujourd’hui ? Verdict plutôt positif si l’on en croit Manuelle Urbain, médiatrice numérique pour la lecture publique à Liège : « Dans certaines bibliothèques, il s’agit d’un succès, mais dans d’autres, l’initiative demeure en standby. Tout dépend du bibliothécaire et de son intérêt pour le produit ». Les lieux où l’accueil s’avère plus timide fournissent aux autres la quantité de liseuses numériques nécessaire pour répondre aux sollicitations des rats de bibliothèque les plus affamés.  

La médiatisation de cette nouvelle offre liégeoise attire de nouveaux curieux. Toutefois, après l’engouement des premiers mois, l’intérêt des usagers pour les livres numériques risque-t-il de se froisser ? Manuelle Urbain reste optimiste : « Notre communication fonctionne puisque nos premiers lecteurs ne proviennent pas forcément de Liège. En ce qui concerne l’enthousiasme futur, une interview radio ou un passage à la RTC, ça s’oublie vite. Tout dépendra de la capacité des bibliothécaires à garder nos lecteurs intéressés par le support ».

Plébiscitée par ces aficionados pour son côté compact et agréable en main, la liseuse représente une véritable alternative aux livres traditionnels. L'affirmation se vérifie d'autant plus auprès des personnes âgées. Manuelle Ubrain détaille : « Il s’agit d’un objet léger, ça règle tous les problèmes comme l’arthrose. De plus, il y a de nombreux réglages possibles : l’éclairage, la taille de la police, l’écartement des lettres, des lignes. Ces fonctionnalités peuvent facilement s’adapter aux besoins spécifiques des ainés. Pour ce public, il s’agit d’un chouette outil qu’il faudrait presque recommander ».

Il va de soi que, pour certains, rien ne pourra jamais remplacer l’odeur et la texture d’un véritable livre. Néanmoins, pour les bibliothèques de quartier, cette nouvelle saga semble bien partie pour plaire aux lecteurs.  

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